Comprendre le fonctionnement de l'assurance-vie : avantages et inconvénients
Se constituer une épargne de précaution, transmissible, qui fructifie pour préparer sa retraite, financer un projet à moyen terme ou s’assurer de mettre ses proches à l’abris : l’assurance vie peut se révéler être un très bon placement, il est d’ailleurs le préféré des français.
Epargne pratiquée par près de 90% des ménages, avec un décompte de plusieurs dizaines de millions de contrats souscrits en France, l’assurance vie séduit toujours plus d’investisseurs. Exit l’idée reçue de ne la dédier qu’aux seniors, elle est aujourd’hui prisée par de nombreux épargnants, toutes classes d’âges et toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Comment fonctionne ce placement et quels en sont ses avantages et ses inconvénients ? On vous répond.
Qu’est-ce qu’une assurance vie ? Définition.
L’assurance vie est un placement financier à moyen et long terme qui consiste à épargner un capital (appelé prime) et à le faire fructifier dans le temps. Jusque-là, elle pourrait ressembler à tout autre contrat d’épargne, mais elle se distingue dans sa finalité : l’objectif de ce placement est de pouvoir en bénéficier à la fin du contrat ou bien, en cas de décès, de le transmettre à un autre bénéficiaire qui aura été désigné dès la souscription. Et c’est en partie en cela qu’elle attire de nombreux souscripteurs :
- Le souscripteur est en vie au terme du contrat : Dans ce cas, en qualité de titulaire des fonds investis, il bénéficie librement du capital et des intérêts acquis, diminués des frais de dossier et de gestion ;
- Le souscripteur décède avant la fin du contrat: Dans ce cas, le contrat est dénoué et ce sont les bénéficiaires désignés à la constitution du contrat qui bénéficient du capital et des intérêts acquis, diminués des mêmes frais.
Ne pas confondre assurance vie et assurance décès
Attention, l’assurance vie et l’assurance décès n’ont pas la même vocation : la première est bien un contrat d’épargne permettant de bénéficier d’avantages fiscaux jumelées aux avantages d’une transmission de patrimoine. La seconde est un contrat de prévoyance dans lequel l’assureur s’engage, en cas de décès de l’assuré, à verser un capital ou une rente aux bénéficiaires désignés, autrement dit le capital investi ne profitera jamais à l’assuré.
Mais comment ça fonctionne ?
L’assurance vie offre un rendement environnant entre 1 et 1,10 % là où les autres produits d’épargne oscillent aux alentours des 0,50%. Et il faut bien cela pour être en tête des placements préférés des français, mais pas que ! Pour mieux comprendre ce taux d’intérêts si attrayant, comprenons-en mieux son fonctionnement.
L’ouverture du contrat
Pour faire ouvrir un contrat d’assurance vie, rien de plus simple : Il suffit d’émettre un premier versement à la souscription, par chèque, virement bancaire ou prélèvement automatique. Et c’est tout ! Du moins c’est votre seul impératif. Vous pouvez évidemment décider de prévoir d’autres versements libres ou périodiques fixes à la fréquence qui vous est préférable : mensuelle, trimestrielle, annuelle. Notons que le choix des montants et de la périodicité des versements sont fixés dans le contrat. L’assuré s’engage donc dès la souscription du contrat à respecter les échéances définies. Enfin, des frais de dossier et d’entrée sont prélevés également dès la souscription.
Les différents types de contrats
C’est une question légitime : Où va l’argent placé et comment peut-il fructifier ? Et bien tout dépend du contrat choisi. Il en existe deux types principaux :
Le contrat mono support en euros : C’est le contrat préféré de la majorité des épargnants parce qu’il est sécurisé. Les versements de l’assuré sont investis dans des produits sans danger pour le capital comme les obligations de l’Etat par exemple. Pour les petits épargnants, c’est un contrat rassurant, sans risque de perte d’argent.
Le contrat multi supports : Plus complexe, c’est un contrat qui allie à la fois des investissements sur des produits sans risque, mais également sur des produits investis sur les marchés financiers, appelés unités de compte. Il s’agit en fait de parier en bourse, ce qui est risqué mais qui peut s’avérer être plus rémunérateur qu’un investissement classique.
La gestion du contrat
Les assureurs peuvent proposer plusieurs modes de gestion, principalement pour les contrats multi supports :
- La gestion libre: l’assuré gère lui-même son portefeuille, ce qui demande du temps et un minimum de connaissances des marchés financiers ;
- La gestion profilée: l’assuré donne mandat à son courtier ou à une société de gestion qui gère son contrat à sa place selon ses souhaits ;
- La gestion sous-mandat: l’assuré délègue la pleine gestion du contrat à une société de gestion qui décidera elle-même des supports d’investissement qui composeront le contrat d’assurance ;
- La gestion pilotée: votre épargne est automatiquement répartie en fonds euros et en unités de compte selon les options prévues au contrat.
Les sommes placées sur un contrat d’assurance vie ne sont pas bloquées. Des retraits sont toujours possibles, jusqu’à la clôture définitive du contrat :
- Le rachat partiel: dit encore rachat libre, il peut se faire à tout moment de la durée du contrat uniquement sur accord de l’assuré (même avec une gestion sous mandat seulement pour les assurances vie contractées après le 18 décembre 2007). Soumis à la fiscalité, l’assuré devra indiquer sur sa demande de rachat partiel s’il souhaite le prélèvement forfaitaire libératoire ou bien l’impôt sur le revenu ;
- Le rachat partiel programmé: le principe est le même que le rachat partiel classique, à la différence que les retraits peuvent être planifiés pour se constituer des revenus réguliers ;
- L’avance: c’est une demande de prêt faite à l’assureur en cas de besoin impérieux. A la différence d’un rachat partiel, elle n’est pas imposable et sera compensée dans le temps par les intérêts que le contrat produit.
- Le rachat total: Il intervient à la clôture du contrat. L’assureur doit alors reverser la totalité de la valeur de rachat du contrat (capital et intérêts, déduis des frais et des éventuelles pénalités de rachat). Généralement, il est conseillé d’épargner au moins 8 ans pour que le contrat souscrit devienne intéressant notamment fiscalement.
Les avantages et les inconvénients de l’assurance vie
L’assurance vie offre de nombreux avantages qui en font actuellement l’un des meilleurs placements financiers :
- Se constituer un capital sur le long terme: Epargner progressivement, au fil des années, pour récupérer son capital et les intérêts acquis. Vigilance tout de même sur l’investissement en unités de compte qui ne garantissent pas nécessairement une capitalisation de l’investissement ;
- La liberté de gestion: Pas de limite de montants épargnés, des versements réguliers ou irréguliers, un contrat qui peut être clôturé à tout moment, et une gestion individuelle ou déléguée ;
- La transmission du patrimoine: Le choix de bénéficiaires dès la souscription peut être modifiée en cours de contrat. Cela permet à l’assuré de s’assurer un capital pour un projet, tout en assurant une prévoyance pour ses bénéficiaires en cas de décès.
Comme tout contrat d’assurance, quelques inconvénients viennent noircir le tableau :
- Les frais: c’est le principal point noir de l’assurance vie, un ensemble de frais viennent s’ajouter tout au long du contrat. A la souscription, des frais de dossier sont imposés. C’est ensuite lors de chaque versement que des frais dits d’entrée viendront se cumuler à hauteur de 0 à 5% du montant versé. Egalement s’ajouteront des frais de gestion récurrents équivalent entre 0,6 et 1% du capital total constitué qui correspondront à la rémunération de l’assureur. Enfin, des frais d’arbitrage peuvent s’appliquer pour modifier les supports d’investissement choisis sur les unités de compte et atteindre jusqu’à 1% des sommes concernées.
- Les risques: Les assureurs obligent de plus en plus les nouveaux assurés à investir jusqu’à 30% de leur capital en unités de compte. Ce type de placement est risqué et le capital n’est pas garanti.
Un petit mot sur la fiscalité
Trois points essentiels sur la fiscalité des contrats d’assurance vie :
- Les prélèvements fiscaux: Les intérêts acquis issus des versements faits depuis le 27 septembre 2017 sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ainsi qu’aux prélèvement sociaux. C’est à chaque rachat qu’ils s’abattent, que le rachat soit partiel ou total, dont le montant dépendra de la période de rachat : plus ou moins de 8 ans après l’ouverture du contrat.
- La succession: Si le souscripteur décède avant le terme de son contrat d’assurance vie, ce sont bien aux bénéficiaires désignés que reviendra le capital épargné ainsi que les intérêts acquis. Aucun droit de succession ne s’applique ici, ce qui signifie qu’un époux ne faisant pas partie des bénéficiaires ne pourra aucunement prétendre à percevoir le capital en tout ou partie.
- Les bénéficiaires: La fiscalité appliquée aux bénéficiaires dépend de l’âge de l’assuré au moment du versement des primes :
- Pour tous les versements faits avant ses 70 ans, les capitaux et intérêts reversés sont taxés à hauteur de 20% après un abattement de 152 500€ par bénéficiaire ;
- Pour tous les versements faits après ses 70 ans, un abattement de 30 500€ s’applique de manière générale sur le montant total du capital, puis les capitaux hors intérêts sont intégrés dans l’actif successoral.
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