Combien coûte une assurance vie ? Quels frais ?
Que le contrat d’assurance-vie soit souscrit auprès d’un organisme bancaire, d’une assurance, d’un courtier ou d’une société gestionnaire de patrimoine, il sera impossible d’échapper à certains frais applicables aux versements et aux rachats.
Ils impacteront donc directement la performance du contrat souscrit. C’est pourquoi il est nécessaire de les étudier sur chaque offre comme un critère orientant le choix de l’organisme auprès duquel souscrire, au même titre que les fonds d’investissement proposés. En voici une liste exhaustive.
Les frais de l’assurance-vie
De manière générale, on dit que les frais d’une assurance-vie avoisinent les 2 à 4 %, mais chacun d’eux seront fixés différemment. Généralement dégressifs, ils diminueront selon divers facteurs comme le montant du versement, la durée de vie du contrat, l’âge de l’épargnant, etc. Voici une présentation des frais applicables.
Les droits d’entrée
Ils sont généralement de l’ordre d’une trentaine d’euros, pouvant parfois monter toutefois jusqu’à 50 €. Ils sont une sorte de frais d’adhésion ou frais de dossier. Certains contrats n’en appliquent pas, mais il faudra toutefois être vigilant à l’application d’autres frais, et à en établir une proportion.
Les frais de gestion
Selon le mode de gestion choisi, des frais viendront s’appliquer, et ce de manière différente. Sur un contrat monosupport, ne proposant que des placements sur des fonds euros, l’assureur se réservera des frais pour la gestion des produits financiers. Sur des placements en unités de compte, les frais sont supérieurs parce que le risque pris est bien plus important pour l’assureur. De plus, avec un mode de gestion mandaté où une société experte gère en totale liberté le capital épargné, des frais de gestion seront appliqués par l’assureur et par la société de gestion. Ne dépassant généralement pas 1 % de l’épargne, ils sont déjà déduits du taux de rendement affiché par l’assureur.
Les frais d’arbitrage
Ils sont dus sur les contrats multisupports, dans le cas d’un changement de support d’investissement. On appelle cela l’arbitrage. Arbitrer des choix pour retirer l’épargne placée sur un support qui ne satisfait pas les attentes de rendement promis, et la positionner sur un autre support possiblement plus rémunérateur, engendre des frais facturés par l’assureur. Toutefois, certains d’entre eux offrent un nombre d’arbitrages annuels gratuits. On les estime à 0,50 %.
Les frais de versement
Ils ne sont ni plus ni moins qu’une commission qui reviendra à l’intermédiaire d’assurance, qu’il s’agisse du courtier, du conseiller bancaire ou autre. A chaque versement effectué, des frais seront possiblement prélevés à hauteur d’un pourcentage du montant du versement. En moyenne, ils avoisineront les 3,10 %. Aussi, sur un versement de 1000 €, environ 31 € seront saisis par l’assureur, pour ne placer en réalité que 969 €.
Pour conclure sur une note positive, notons qu’il sera toutefois possible de s’essayer à une négociation avec l’assureur pour faire baisser l’ensemble de ces frais. En effet, un profil d’épargnant proposant des versements réguliers, dont la capacité d’épargne ne peut être discutée, déjà prouvée par la détention d’autres produits similaires, dont les finances quotidiennes sont correctement tenues, qui plus est suffisamment jeune pour envisager l’assurance-vie comme un placement à long terme, voire pourquoi pas, en présentant les offres alléchantes de la concurrence, sera assurément un profil dont l’assureur ne voudra pas se défaire, pour lequel il acceptera alors de faire un geste commercial.
Enfin, ces frais étant calculés par pourcentage de l’épargne, ils ne doivent pas influencer l’intérêt inébranlable de souscrire un contrat d’assurance-vie. Ils seront proportionnels aux sommes versées, et resteront, tous cumulés, inférieurs à 5 %.
Les coûts à prévoir en sortie d’épargne
Les frais précédemment cités sont les frais classiques applicables sur la durée de vie et d’alimentation du contrat. Toutefois, le contrat d’assurance-vie permet des retraits, appelés rachats, partiels ou intégraux, à tout moment durant la cotisation, puis le dénouement au terme fixé lors de la souscription. Pour ces actions, des frais s’appliquent également, de gestion ou des coûts fiscaux qu’il convient de connaître.
La fiscalité en sortie d’épargne
Seuls les rachats de versements effectués avant le 26 septembre 1997 sont totalement exonérés d’impôt. Depuis cette date, des lois de finances sont venues alourdir la fiscalité des sorties d’épargne par la mise en place du PFL (Prélèvement Forfaitaire Libératoire) pour les rachats de versements effectués entre le 1er janvier 1998 et le 26 septembre 2017, et celle du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique), aussi appelé « flat tax » pour les rachats de versements effectués à compter du 27 septembre 2017. De 35 à 7,5 % pour le PFL, et de 12,8 à 7,5 % pour le PFU/PFO, le pourcentage imposé pour chacun d’eux est dégressif avec les années. Les contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans notamment bénéficient d’une fiscalité plus allégée. Toutefois, le souscripteur peut préférer intégrer ces rachats à ses revenus imposables, en les déclarant sur son impôt sur le revenu. Il s’agira là d’un calcul à faire pour opter pour l’option fiscale la plus économique.
Quelle que soit l’option retenue pour la fiscalité des rachats, les intérêts réalisés seront systématiquement soumis aux prélèvements sociaux au taux de 17,2 %, qui comprennent 9,2 % de CSG (Contribution Sociale Généralisée), 0,5 % de CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale), et 7,5 % de prélèvement de solidarité.
Les frais de rente
Si le choix d’une sortie en rente viagère est fait, c’est une nouvelle catégorie de frais qui s’applique, ceux postérieurs à la phase d’épargne et au dénouement. On y trouvera les frais de conversion qui sont ceux liés à la transformation du capital en rente viagère, les frais d’arrérage d’environ 3 % qui sont ceux prélevés à chaque versement de rente, et les frais de gestion de la rente, d’environ 1 %, qui s’apparentent aux frais de gestion durant l’épargne.
Le goût du risque, ou le coût du risque
En plus de ces frais inévitables, faisant partie intégrante du contrat d’assurance-vie, il faut préciser que les choix d’investissements réalisés peuvent également coûter à l’assuré. Si les placements sur fonds euros et les intérêts gagnés sont sécurisés, nombreux épargnants investissent leur épargne sur les unités de compte. Celles-ci sont soumises à la volatilité d’un marché en mouvement constant. Chaque évènement, qui peut sembler anodin, survenu pourquoi pas à l’autre bout du monde, viendra impacter les marchés financiers, faisant fluctuer les taux en permanence.
Aussi, les unités de compte peuvent offrir de belles plus-values, et c’est bien là l’objectif de l’investissement. Toutefois, le capital n’est aucunement garanti, et certains placements peuvent dévaluer, générant ainsi des moins-values. Certains contrats proposent l’option de « garantie plancher », moyennant cotisation annuelle du souscripteur. Dans ce cas, c’est alors l’assureur qui prendra en charge le risque de perte en capital pour garantir la totalité du capital investi aux bénéficiaires désignés du contrat.
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