Gestion à horizon en assurance vie : fonctionnement, risque, objectif
Dans un contexte incertain devenu quotidien, presque intégré à notre mode de vie, l’épargne à long terme vit son heure de gloire. Quel produit dédié trouve-t-on sous les feux de la rampe ? L’assurance vie bien-sûr qui continue d’asseoir sa place de leader du produit d’épargne et d’investissement. Pour satisfaire tous les profils, différents modes de gestion peuvent être choisis, dont la gestion à horizon, stratégiquement pensée sur du long terme. Objectif, fonctionnement, risque : On vous en dit davantage.
Les modes de gestion du contrat d’assurance vie
Les contrats d’assurance vie offrent à leurs souscripteurs la possibilité de se constituer un patrimoine financier par l’épargne, sans durée ni montants imposés, mais aussi d’en préparer sa transmission sans que les droits de succession ne s’abattent au prix fort. L’épargne constituée peut fructifier dans le temps pour espérer optimiser son capital au dénouement. Pour ce faire, deux possibilités de placements existent : les fonds euros qui permettent des placements sécurisés en capital, garantissant également les intérêts perçus, et les unités de compte qui permettent des placements plus incertains, plus à risque, mais avec une probabilité de rentabilité bien supérieure. L’assurance vie s’adapte donc à tous les profils d’épargne, de plus prudent au plus dynamique, par la possibilité de réellement investir les marchés boursiers.
Toutefois, toutes ces possibilités présentées sont alléchantes, mais n’est pas expert de la finance qui veut. Pour que la gestion de son contrat ne soit pas un frein à la souscription, plusieurs modes de gestion sont rendus possibles :
- La gestion libre, dite encore « gestion directe », dirigée par l’épargnant lui-même ;
- La gestion conseillée par l’assureur qui se contentera de recommander certains placements et de prodiguer quelques conseils d’arbitrage notamment ;
- La gestion profilée, entrant ainsi dans des standards de placements selon votre profil d’investisseur déterminé avec l’assureur ;
- La gestion à horizon qui répond au principe d’investir davantage sur des fonds risqués mais plus rémunérateurs en début de contrat, et de rapatrier doucement l’épargne vers du fonds euros au fur et à mesure que la retraite de l’assuré approche ;
- La gestion pilotée, dite encore « sous mandat », entièrement déléguée à un gestionnaire qui gèrera seul le capital selon sa propre vision des marchés.
Cette personnalisation du contrat permet son appropriation. L’objectif pour l’Etat est de favoriser l’épargne pour qu’elle finance l’économie. Les investissements sont rendus possibles en ce sens, rendant l’assuré maître de son épargne.
Qu’est-ce que la gestion à horizon ?
La gestion à horizon correspond à la répartition d’actifs dans le temps, selon un schéma préétabli qui viendra s’adapter à l’âge du souscripteur. La planification des placements d’un souscripteur de 25 ans et celle d’un souscripteur de 45 ans ne seront évidemment pas les mêmes. Au début du contrat, l’épargne est placée pour 80 ou 90 % sur unités de compte, plus précisément sur des actions. Plus le temps passe, plus les placements effectués ont pu porter leurs fruits. Petit à petit, l’épargne sera alors arbitrée vers des fonds euros pour garantir le capital, correspondant donc à l’épargne et aux plus values réalisées, gratifiées des intérêts qui continuent de s’accumuler.
Exit l’idée d’un fin suivi particulier du contrat d’assurance vie. L’assureur ou le gestionnaire mettra en place des arbitrages automatiques, à certaines échéances, pour doucement inverser la tendance du 90 % / 10 %.
La gestion à horizon doit être pensée sur au moins 8 ans, sur le principe des contrats eurocroissants. Le capital sera alors garanti, et la sortie d’épargne, ou plutôt les plus-values réalisées, profiteront d’allègements fiscaux. Dès la souscription, l’assuré saura donc déjà où et comment est placé son argent, de quelle façon il évoluera dans le temps, à quel rythme, et pourquoi. C’est plutôt rassurant de disposer d’un échéancier à plusieurs dizaines d’années. De la même façon, connaître son échéancier mais ne pas pouvoir intervenir sur les placements permet à l’assuré de ne pas risquer de succomber à la tentation d’arbitrer des placements suite à un fait conjoncturel. Les soubresauts de la bourse ne sont pas toujours prévisibles, mais c’est bien sur la durée qu’il faut les observer, pour éviter de réagir sur le fil en permanence. C’est la technique de l’amateur en finance qui est alors évitée.
A quel profil d’investisseur la gestion à horizon est-elle adaptée ?
La gestion à horizon réside sur le principe non dérogeable d’un investissement sur le long terme. L’investisseur qui optera pour ce type de gestion peut présenter un profil prudent comme dynamique. Il peut également procéder à d’importants versements, ou non. Ce n’est pas sur ces critères-là que le type d’investisseur pressenti se dessinera. En revanche, il présentera, a priori, le profil suivant :
- Il pensera son assurance vie sur le long terme : L’investisseur aura pleinement conscience que pour fructifier, son épargne devra demeurer placée. Il aura intégré le fait que la rentabilité importante que peut générer ce mode de gestion ne peut se faire que si les placements sont réalisés assez tôt sur des unités de compte à risque pour mieux capitaliser par la suite. Les retirer trop tôt reviendrait probablement à perdre en capital ;
- Il visera la rentabilité avant tout : Il n’a pas souscrit un contrat d’assurance vie pour financer un projet à court terme. Sa démarche est réellement pensée sur des années. Il ne sera pas rare que cet investisseur épargne en parallèle sur d’autres supports financiers pour financer éventuellement des projets de vie. Son objectif est d’optimiser son placement, coûte que coûte ;
- Il aura quelques notions financières : Sans être nécessairement expert de la finance, il en connaîtra suffisamment tout de même pour avoir conscience de l’intérêt de placer son argent sur des unités de compte à risque, d’attendre probablement plusieurs années qu’elles fructifient, pour les garantir en fonds euros à proximité de la retraite. Il est malin et a bien compris tout l’intérêt que peut lui procurer l’assurance vie. La souscription à son contrat d’épargne n’est aucunement due au hasard.
Quels risques présente-elle ?
La gestion à horizon présente deux risques majeurs plutôt évidents. D’abord, celui de la perte en capital. Rappelons-le, les placements sur unités de compte ont, certes, bien plus de probabilité de rentabilité sur le long terme, mais cette rentabilité n’est jamais garantie. Sur une gestion à horizon, les placements en début d’épargne sont pour 90 % des placements sur des fonds risqués. Le gestionnaire peut oser investir sur des start-up ou des entreprises souhaitant étendre une gamme ou concrétiser un projet. Et bien qu’il puisse croire en parfaite bonne foi que ces projets novateurs sont pleinement prometteurs, ça peut malheureusement ne pas être le cas pour tout un tas de raisons. Et dans ce cas, c’est bien l’investisseur qui y aura perdu des plumes…
Attention, le gestionnaire est un professionnel de la finance qui n’a aucun intérêt, s’il veut conserver sa renommée et élargir son portefeuille clientèle, à laisser votre épargne s’amoindrir sans réagir. Au contraire, il devra opérer des arbitrages pour faire fructifier votre épargne, mais on ne peut nier que c’est un risque pris.
Le second risque réside évidemment dans les aléas de la vie qui peuvent survenir en cours d’épargne. Pour rappel, à la souscription, l’épargne est placée sur des fonds à risque, rentables qu’après plusieurs années, puis progressivement basculée sur fonds euros en fin de contrat, pour assurer un capital majoré. Ce schéma, c’est le schéma idéal que l’investisseur a en tête au moment de la souscription. Très bien. Mais il ne tient pas compte des aléas de la vie qui pourraient arriver. Et malheureusement, personne ne peut prédire un aléa. Un accident, une perte d’emploi, une séparation ou autres difficultés qui font partie intégrante d’une vie, et l’épargne devra peut-être être retirée. Dans le cas d’une gestion à horizon, si l’horizon se brouille, alors le risque de perte en capital est imminent.
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